Le premier âge
La première partie des CLI est un complément aux histoires des humains qui ont le plus marqué le Silmarillion que sont Tuor et Túrin. Dans le Silmarillion, ces textes sont résumés à l'extrême, et les CLI apportent ici de nombreux détails qui y sont éludés.
I. De Tuor et de sa Venue à Gondolin
Résumé en deux pages dans le Silmarillion, le récit de la jeunesse de Tuor est ici très développé et fourmille de détails :
Après la mort de Huor, sa veuve Rían fuit Dor-lómin, ravagé par les Orcs et les bandits après la Nirnaeth Arnoediad, la bataille des larmes innombrables. Elle se réfugie chez les Elfes-Gris des monts de Mithrim qui élèvent son fils Tuor. Capturé par des bandits à l'âge de seize ans, il s'évade après trois ans de servitude et vit alors dans la solitude et la sauvagerie. Un jour, il suit une rivière, arrive à la porte des Noldor et traverse le tunnel pour finalement arriver à la mer. A l'automne, il prend le chemin du sud et arrive aux ruines de Vinyamar où Ulmo lui apparaît et lui ordonne de se rendre chez Turgon, à Gondolin. Après une nuit tempêtueuse, Tuor rencontre Voronwë qui le guide vers l'est et vers Gondolin. En chemin, ils rencontrent l'étang d'Ivrin détruit et un homme à la lame noire, mais ils ne savent pas que s'est l'Suvre du vers d'Angband ni qu'il s'agit de Túrin, dont il est question dans le Narn i Hîn Húrin. Mais celui-ci ne les voit pas, grâce à la cape offerte par Ulmo, et il en va de même des Orcs qui gardent la route du sud, qui les poursuivent un moment avant qu'ils franchissent le gué Brîthiach sur le Sirion mais sont finalement semés.
Épuisés par le rude hiver venu d'Angband, ils remontent le lit de la Rivière-à-sec et traversent le portail de Gondolin où ils sont capturés, car l'entrée est interdite aux Mortels. Ils traversent les sept portes coupant Orfalch Echor, le ravin menant à la cité, accompagnés d'Elemmakil et Tuor se révèle alors devant Echtelion, gardien de la Grande Porte, qui reconnaît en lui le messager d'Ulmo et accepte de faire une exception et de l'amener enfin devant Turgon. Ici s'achève le récit de la venue de Tuor à Gondolin. La suite est contée dans le Silmarillion au chapitre XXIII, Tuor et la chute de Gondolin.
II. Narn i Hîn Húrin, La Geste des Enfants de Húrin
L'histoire de Túrin contée dans le Silmarillion ne diffère pas de celle des CLI. Elle est juste beaucoup plus courte et moins détaillée. A noter qu'on la retrouve sous une forme versifiée dans le troisième volume de l'Histoire de la Terre du Milieu, The Lays of Beleriand :
- L'enfance de Túrin:
Né de l'union de Húrin, père souvent absent, et de Morwen, mère sévère, Túrin a naturellement porté son amitié vers sa sSur, Lalaith. Malheureusement, celle-ci décède lors du Souffle Pernicieux. Son ami Sador, infirme, le réconforte, lui raconte des histoires, et s'occupe un peu de son éducation. Finalement, son père part pour la Nirnaeth Arnoediad, au grand désespoir de Túrin, qui ne le reverra plus jamais.
Les paroles de Húrin et de Morgoth
Comme il est dit dans le Silmarillion, Húrin fut devant Morgoth après sa défaite à la Nirnaeth Arnoediad. Morgoth le presse de lui révéler la cachette de Turgon, mais Húrin ne cède pas, malgré les menaces. Morgoth le maudit alors et le fixe sur un siège de pierre en haut du Thangorodrim, le regard fixé sur Hithulm, le pays désormais ravagé où vit sa famille.
- Le départ de Túrin
Après la bataille, la région de Dor-lómin est placée sous le contrôle des Easterlings, avec pour chef un homme cruel appelé Brodda. Húrin ne revenant pas, Morwen enjoint à Túrin de partir en Doriath, auprès de son ami le Roi Thingol. Il s'y rend escorté de deux serviteurs, et ils se perdent dans les Labyrinthes de la Reine Melian avant d'être recueillis par Beleg. Grâce à la réputation des exploits de son père à la Nirnaeth Arnoediad, Túrin est le bienvenu à Menegroth, et sa mère lui fait parvenir le Heaume de Hador.
- Túrin en Doriath
En Doriath, Túrin fait connaissance avec Nellas, mais celle-ci est aussi convoitée par Saeros, un conseiller du roi. A 17 ans, il ne reçoit plus de nouvelles de sa famille et veut retourner à Dor-Lómin. Thingol refuse cependant de lui fournir une escorte hors de ses frontières, et il décide de se rendre utile et de les garder avec Beleg. Trois étés plus tard, alors qu'il venait faire réparer ses armes à Menegroth, il s'assied, dans la Salle du Festin, sans le savoir, à la place généralement occupée par Saeros ; et comme leur relation est depuis longtemps mauvaise, la rencontre ne manque pas de dégénérer. Túrin s'en va après avoir ensanglanté la bouche de Saeros, et il l'aurait tué si Mablung ne l'en avait empêché. Au matin, lorsque Túrin repart pour les frontières, il est attaqué par Saeros, mais il est plus fort et a rapidement l'avantage ; il le dénude et le poursuit jusqu'à ce qu'il tombe dans un ravin. Túrin est alors contraint de quitter Doriath, car personne n'a vu qu'il n'a fait que se défendre contre Saeros.
Lors de son procès, juste avant que Thingol ne le bannisse définitivement, Beleg arrive avec Nellas, qui depuis longtemps suivait Túrin en secret, et qui est la seule témoin de l'attaque de Saeros. Túrin peut alors revenir, et Beleg est envoyé à sa recherche.
- Túrin chez les hors-la-loi
Croyant qu'il allait être traqué par le roi Thingol, Túrin se rend au sud du Teiglin. Attaqué par une horde de hors-la-loi, il en tue un et entre dans le groupe. Un jour, il tue un homme qui poursuivait une jeune femme, et cet homme n'est autre que Formeg, le capitaine du groupe, chassé de Dor-lómin. Túrin prend alors sa place de chef, et ils quittent bientôt le pays. Après cet exploit, il est rattrapé par Beleg, qui le supplie de revenir à Doriath ; mais il préfère continuer son chemin.
Où l'on rencontre Mîm le Nain
Un soir pluvieux de leur voyage sans but, ils rencontrent trois silhouettes encapuchonnées. Le groupe en attrape une : c'est Mîm, le pauvre nain. Contre la vie sauve, il les mène à sa maison, l'Amon Rûdh, le Mont Chauve, qui s'appelait Sharbhund avant que les elfes ne changent tous les noms, et cette antique demeure s'appelait Bar-en-Nibir-noeg. Malheureusement, Andróg a tué Khîm, le fils de Mîm, en capturant ce dernier. Et ce dernier maudit Andróg, qui doit briser son arc et ses flèches et les disposer aux pieds de Khîm. Ils mangent des Racines Sauvages, que Mîm transportait lorsqu'il a été capturé, et qui se révèlent bonnes.
Ici, le texte est coupé, et les Appendices, avec l'aide du Silmarillion, comblent ce vide. On y voit l'arrivée de Beleg à l'Amon Rûdh, sa relation difficile avec Mîm, puis l'attaque du repère par les Orcs. Túrin est alors fait prisonnier des Orcs, mais Beleg, blessé, réussit à se soigner et à libérer Túrin, qui le tue, le prenant pour un Orc. Il se rend ensuite à Nargothrond et y acquiert une certaine influence. Orgueilleux, il fait changer de tactique défensive à Orodreth, roi de Nargothrond, qui préférait alors la discrétion et les embuscades, pour une tactique plus offensive. Les créatures mauvaises sont chassées de la région, mais en même temps Nargothrond est révélée et bientôt attaquée par les serviteurs de Morgoth, dont Glaurung, qui convainc Túrin de se rendre auprès de sa famille à Dor-lómin.
Ici, le texte des CLI reprend
- Le retour de Túrin à Dor-lómin
Il fait irruption dans la salle du festin de Brodda, le tue et déclenche une mutinerie parmi les esclaves, qui tous autrefois étaient des seigneurs. Il s'enfuit alors vers Doriath car il a appris d' Aerin, autrefois la confidente de Morwen et mariée de force à Brodda, que sa famille est maintenant à Doriath et que Glaurung lui a menti.
Túrin vient au Brethil
Il y apprend la mort de Finduilas, son amante à Nargothrond, et s'engage dans une troupe de forestiers.
- Le voyage de Morwen et de Nienor à Nargothrond
Les nouvelles sur le sort de Túrin après la chute de Nargothrond sont contradictoires, alors Morwen décide d'aller voir elle-même, suivie par une troupe envoyée pour la protéger, elle-même suivie par Nienor. Arrivés ensemble à Nargothrond, ils découvrent que Glaurung est toujours vivant, et celui-ci sème la terreur au sein du groupe et de son regard pétrifie Nienor, tandis que Morwen s'enfuit et ne reparaît plus jamais. Les rares survivants rentrent en Doriath, menant Nienor par la main, et en cours de route sont attaqués par un groupe d'Orcs. Nienor s'enfuit en courant, et Mablung, ne la retrouvant pas, rentre à Menegroth.
- Nienor en Brethil
Muette et amnésique, Nienor est retrouvée par Túrin, mais ils ne se sont jamais vus et ne se connaissent pas, et il l'appelle Níniel, Fille des Larmes, car elle pleurs chaque fois que Túrin lui demande son nom. Retournant à leur refuge d'Ephel Brandir, la troupe se désaltère dans les cascades de Dimrost, qui depuis sont appelées Nen Girith, l'Eau Frissonnante, car Níniel est prise d'un grand frisson qui mettra longtemps à guérir. Elle tombe amoureuse de Túrin tandis que Brandir, le chef des forestiers, s'éprend d'elle. Et ce dernier est contrarié quand elle décide de se marier avec Túrin, car il voit une ombre planer au-dessus d'eux.
- La venue de Glaurung
Avant la fin de la troisième année du séjour de Túrin chez les forestiers, Glaurung, qui règne maintenant sur tout Nargothrond, commence à envoyer des Orcs les attaquer. Túrin est obligé de retourner au combat. Au printemps, ses exploits sont connus et Glaurung sort de Nargothrond et enflamme les bois environnants. Túrin sait alors qu'il est venu pour le provoquer. Son chemin rectiligne doit le mener directement au Nen Girith, et Túrin s'y rend. Il sait aussi que Glaurung a été blessé lors de la Nirnaeth Arnoediad et qu'il n'est pas invulnérable. Il part avec Dorlas et Hunthor pour le Cabed-en-Aras, le Saut du Cerf, où Glaurung, qui avance très vite, devrait passer. A cet endroit, les gorges sont étroites et peuvent être franchies par un cerf. Le dragon devrait passer, laissant un temps son ventre vulnérable par dessous.
Pendant ce temps, Níniel est inquiète et décide d'aller voir ce qui se passe, suivie de nombreux autres. Brethil, quant à lui, renonce à sa seigneurie, puisque Túrin est devenu le guide des forestiers et qu'il n'a aucun pouvoir.
- La mort de Glaurung
Quand ils arrivent au Cabed-en-Aras, il fait déjà nuit noire. Ils traversent le torrent au fond de la gorge, mais Dorlas ne les suit pas. Ils longent alors à deux le torrent vers l'amont, vers le dragon. Ils attendent au fond du ravin, et Glaurung choisit de traverser un peu en amont, ce qui les protège de ses flammes. Ils se dépêchent de s'y rendre, mais en chemin, Hunthor est frappé par un bloc de pierre et précipité dans le torrent. Túrin est alors seul face à son destin. Il gravit le ravin, s'agrippe à une branche juste en-dessous de Glaurung et lui enfonce son épée Gurthang dans le ventre, jusqu'à la garde. Se sentant mortellement touché, celui-ci pousse un terrible hurlement et franchit le ravin d'un bond, arrachant l'épée des mains de Túrin. Celui-ci reviens en arrière, traverse le torrent et arrive vers Glaurung. Il retire l'épée de son ventre, mais un jet de sang noir et venimeux jaillit, Glaurung entrouvre ses yeux et Túrin tombe à-côté du dragon.
Après le hurlement, Níniel décide d'aller voir ce qui se passe, et Brethil la suit. Arrivés sur place, elle voit Glaurung et Túrin morts. Dans un dernier effort, le dragon lui parle, puis meurs. Alors la mémoire lui reviens, et voyant Túrin, son frère, mort, elle se jette dans le Cabed-en-Aras, depuis appelé Cabed Naeramath. Brethil, qui a vu la scène, annonce la mort de Glaurung, Túrin et Níniel aux forestiers, mais il leur révèle aussi les paroles du dragon qu'il a entendues sur la parenté entre Túrin et Nienor Níniel.
- La mort de Túrin
Cependant, Túrin n'est pas mort. Il se réveille et retourne à Nen Girith, où il pense trouver ses éclaireurs, mais tout le village est là. Brethil lui apprend alors que Níniel était en fait Nienor, sa sSur, et il le tue car il ne le croit pas. Il s'en va la trouver à Doriath, mais en chemin il rencontre Mablung, qui lui confirme que Nienor est perdue dans la forêt de Brethil. Túrin se jette alors sur Gurthang, qui venge ainsi la mort de Beleg, et meurs, brisant l'épée en deux. Le dragon est brûlé, et l'endroit reste à jamais stérile. Túrin est enterré là où il est tombé, son épée à-côté de lui. Sur sa tombe on hisse une pierre grise sur laquelle sont gravés son nom et celui de sa sSur.
Envoyé par Calimo.
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