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 Résumés

Le Venue des Valar et la Construction de Valinor


   A la fin du conte de Rumil, Eriol voulut en connaître davantage sur le labeur des Valar et sur la provenance du soleil, de la lune et des étoiles.
   L'heure du repas étant venue, Rumil s'en alla, laissant Eriol à ses interrogations.
   Puis vint un nouveau soir où Lindo demanda à l'assistance quelles histoires pourraient être relatées. Eriol demanda donc que l'on parlât de Valinor.
   Rumil commença ce conte :
   Varda et Manwë se levèrent et s'envolèrent vers les trois airs : le sombre Vaitya qui recouvrait le monde extérieur, Ilwë, bleu et clair et Vilna qui était gris. A leur suite, vinrent des Vali moindres qu'eux : les Manir et les Suruli, sylphes des airs et des vents.
   Cependant, Melko les avait précédés et avait déclenché un tumulte dans la mer et les montagnes. Cette nouvelle provoqua le courroux de Manwë.
   Vinrent ensuite Ulmo, accompagné de Salmar, d'Aulë et de Palurien (ou Yavanna, son épouse) qui aimait les fruits de la terre. Derrière ces grands chefs suivirent Falman Ossë chargé de veiller sur les mers, et son épouse Onen. Ils étaient accompagnés par les Oarni, les Wingildi et les Talmarini, les esprits de l'écume. Le puissant Tulkas les rejoignit également, ainsi que ses frères, Fantur des Rêves (ou Lórien), et Vefantur de la Mort (ou Mandos) et son épouse Fui Nienna. Oromë le chasseur et sa compagne Vana, (sœur de Nienna) se présentèrent ensuite, de même que Makar et Meässë, d'esprit querelleur, qui avaient accordé leur musique avec celle de Melko. En dernier vint Omar, le plus jeune des Valar.
   Lorsqu'ils furent tous présents, Manwë les convoqua en leur disant qu'ils ne pourraient vivre paisiblement, alors que Melko semait le trouble sur le monde. Les Valar, à l'exception de Makar, en furent irrités et la plus grande partie s'accorda pour le faire venir. Lorsqu'il arriva, Tulkas, qui méprisait la fourberie, lui donna un coup de poing. Malgré cela, Melko leur parla doucement et prétendit n'avoir finalement fait que peu de mal. Selon lui, ses créations résultaient de la joie qu'il avait éprouvée lors de sa venue sur Arda. Il ajouta que jamais à l'avenir, il ne commettrait d'actes susceptibles de nuire à la puissance des Valar.
   A la fin, ils conclurent que chaque Vala devait vivre dans le fief dont il avait pris possession.

   «  Les Valar avaient façonné Arda et les Grandes Terres comptaient parmi les plus étendues. Plus loin vers l'ouest, on trouvait de nombreuses terres plus petites avant d'arriver aux Mers Ombreuses sur lesquelles étaient posées les Iles Crépusculaires et la Tour de Perle. Les Iles Crépusculaires formèrent Valinor et Eruman, plus au sud. Les Mers Ombreuses s'étendaient jusqu'à la baie d'Eldamar. «  Les Valar tinrent conseil en s'appuyant sur les propos de Melko. Aulë et Palurien n'avaient aucune confiance en lui, qui voulait que les Dieux fussent séparés : ils suggérèrent que tous vivent ensemble dans un même lieu, d'où ils ne sortiraient que pour surveiller leurs fiefs. Ils cherchèrent donc un lieu au sud et au nord, mais Melko y avait bâti Utumno, son sombre palais. Aulë persuada Melko d'ériger dans ses fiefs du nord et du sud deux lampes puissantes qui éclaireraient le monde. Aulë les conçut d'or et d'argent et Melko les déposa sur des piliers de glace qui brillaient comme du cristal. Au nord, la lampe se nommait Ringil et au sud, Helcar.
   Mais les lampes vacillèrent lorsque les Valar cherchèrent des territoires à l'est et à l'ouest car la lumière avait fait fondre les piliers de glace. Lorsqu'elles s'écrasèrent, des déluges d'eau s'abattirent sur la terre, et la lumière qui ne s'était pas déposée dans l'air provoqua des incendies.
   La traîtrise de Melko mit les Valar en colère. Ils faillirent être submergés par la crue. Ossë réunit les Oarni et ils ramenèrent l'île des Valar jusqu'à Eruman. Là, Manwë ordonna que l'on bâtisse une demeure pour les Dieux et un rempart contre Melko. Ils élevèrent de massifs rochers et en firent des montagnes entre Arvalin et Valinor. Aulë et Tulkas ramenèrent de nobles substances en grand nombre et les entassèrent au milieu de la plaine. Aulë entama un vaste travail, mais dit à Varda qu'il n'était pas bon de travailler dans le noir. Alors Varda récolta tout ce qu'elle put du reste de la lumière des deux lampes. Elle fut déversée dans deux chaudrons : Kulullin et Silindrin.
   Dans la vallée, ils creusèrent deux fosses. Ulmo plaça dans l'une d'elles sept rochers d'or et un fragment de la lumière d'Helcar. La fosse fut recouverte par la terre de Palurien et Vana chanta sur cette terre en arrosant de lumière les rochers d'Ulmo. Dans l'autre fosse, ils jetèrent trois perles qu' Ossë avait trouvées dans la mer, et Varda y jeta une petite étoile. Ils couvrirent la fosse d'écume et de brumes blanches. Palurien tissa des sorts autour des deux fosses et chanta longtemps. A l'endroit qui fut arrosé par la lumière de Kulullin s'éleva une mince pousse qui dégageait une lueur d'or pâle et en sept heures, un arbre d'une puissante stature avait poussé, produisant une large et belle clarté. Palurien le nomma Laurelin.

   Cela faisait douze heures que Laurelin avait germé, et sa lumière commençait à décliner, lorsqu'un éclat blanc perça l'éclat jaune à l'endroit où les flots de Silindrin avaient été déversés. Il avait une écorce blanche et poussait à la même vitesse que Laurelin. A mesure qu'il croissait, la lumière de Laurelin se faisait plus faible alors que celle du nouvel arbre s'amplifiait. Lorien nomma cet arbre Silpion. Palurien se leva et ordonna que l'on arrosât ces arbres avec la rosée qui goutterait de leurs feuilles. La lumière de Laurelin devait décroître au bout de douze heures pour que Silpion brillât à son tour douze heures.
   Aulë put, de ce fait, poursuivre ses travaux. Il dressa le Taniquetil, demeure de Manwë, repaire de ses aigles et tour de guet contre Melko. Dans la plaine il érigea une ville, Valmar, dont les pierres étaient liées par la magie. Il bâtit des demeures pour lui, Lorien, Tulkas, Salmar et pour bien d'autres Dieux encore. Vefantur et sa femme, Fui Nienna craignant les deux arbres, s'en allèrent là où leur éclat ne pouvait les atteindre. Aulë leur façonna donc une demeure à l'endroit qu'ils avaient choisi. Ce fut là que plus tard, les Elfes se rendirent après leur mort, afin de se réincarner en leurs enfants. Seuls Makar et sa sœur se construisirent eux-mêmes une sombre demeure. Ainsi Valinor fut construite, et il y régnait une grande paix, car les mauvais esprits ne pouvaient y accéder.
   Rumil finit son récit. Eriol s'en émerveilla et exprima à nouveau son désir de connaître l'histoire des Valar et des Eldar.

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