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 Résumés

L'Enchaînement de Melko


    Tout comme la nuit précédente, Eriol entendit dans ses rêves une douce musique et en parla à Vairë. Celle-ci lui apprit qu’il s’agissait de la flûte de Timpinen : ni Vala, ni Elfe, il ne pouvait pour autant être égalé dans son art. Bien qu’il aimât Alalminorë, il s’y rendait rarement et fit grand honneur à Eriol d’avoir joué pour lui. Sa musique rendait nostalgique tous ceux qui n’avaient jamais bu de limpë, boisson dont la reine Meril était la détentrice. Eriol sut que s’il voulait en boire, il devrait se rendre chez elle- ce qu’il fit, quelques jours plus tard.

   Sa splendide demeure, située au milieu d’une prairie bordée d’ormes, se trouvait au pied de la grande tour de la cité. Lorsqu’il arriva, une douce musique lui parvint et Meril entourée de ses dames lui apparut. Elle lui souhaita la bienvenue et s’enquit du motif de sa visite. Il  lui répondit qu’il désirait boire une gorgée de limpë et le visage de Meril se fit grave. Elle le pria de le suivre et lui demanda s’il savait vraiment ce qu’il demandait. Il lui répondit qu’il l’ignorait mais qu’il souhaitait connaître l’âme de toutes les chansons, demeurer en liberté avec les Eldar et être libéré de la nostalgie qui envahissait son cœur. Elle rétorqua que l’amitié était possible, mais pas la parenté. Même si Eriol demeurait auprès d’eux jusqu’à la grande fin grâce au limpë , il devrait malgré tout mourir. Il réitéra sa demande et elle refusa à nouveau, car il avait trop vécu pour cela. S’il voulait en boire, il lui fallait connaître davantage l’histoire des Valar et des Eldar. Elle commença alors un conte destiné à l’instruire. Elle lui parla des temps de paix appelés : « Les chaînes de Melko ». Valinor était bâti et les Dieux y demeuraient en toute sérénité car Melko construisait pendant ce temps sa sinistre retraite d’Utumna. Cependant la terre, malgré la lumière des deux arbres, était toujours dans la pénombre et la seule luminosité qui apparaissait était due aux faisceaux de lumière rouge de Melko. Palùrien quitta Valinor pour les sombres continents : elle y chanta afin de faire pousser des plantes. Celles-ci ne produisirent que de la poussière et la plupart périrent. Palùrien pleura mais Oromë vint à elle. Ils unirent leurs forces et Oromë souffla sur les grandes forêts : ainsi apparurent les arbres à feuilles sombres. Ce geste accompli, Palùrien et Oromë voulurent retourner à Valinor, mais Melko, qui croyait que les Valar avaient abandonné la terre, la fit trembler et provoqua toutes sortes de cataclysmes. Palùrien, Aulë et Ossë en informèrent Manwë, et l’avertirent que toutes les belles choses ne pourraient qu’être détruites par le mal de Melko.
   Il se tint alors un grand conseil et à son issue, Aulë prit six métaux et en créa un septième, le tilkal. Il fabriqua une grande chaîne qu’il nomma Angainor, deux menottes qu’il appela Vorotemnar et quatre fers qu’il nomma Iltirendi.

   Les dieux se préparèrent et s’armèrent pour aller chercher Melko. Ils franchirent les Monts de Fer et Hisilomë. Melko fit trembler la terre et les montagnes vomirent des flammes mais malgré tout, les Valar arrivèrent devant les portes d’Utumna, que Melko fit fermer. Tulkas les frappa en vain, puis Oromë les fit s’ouvrir en sonnant de son cor. Manwë somma Melko de se montrer mais ce dernier hésita. Il envoya l’un de ses serviteurs, qui leur dit que Melko était heureux de voir tous les Valar devant ses portes, mais que la pauvreté de son logis lui permettait de n’en recevoir que deux- à l’exception de Manwë et de Tulkas. Les Dieux furent courroucés et Aulë proposa de prendre Melko à son propre piège. Ils combinèrent donc un plan pour s’emparer de lui. L’un de leurs messagers se présenta devant son trône et lui dit que son absence à Valinor les chagrinait. Melko répondit avec enthousiasme, pensant que les Valar devaient lui rendre hommage après tous les maux qu’ils lui avaient causés. Il ne voulait plus voir Tulkas et dit que s’il se rendait à Valinor, il le chasserait de cet endroit. Manwë déclara que tout se ferait selon son désir, aussi Melko s’en réjouit, car il pourrait enfin voir les Valar humiliés et Tulkas enchaîné.
   Les Valar mirent leurs armes de côté, placèrent Angainor sur le dos de Tulkas et entrèrent en Utumna jusqu’au trône de Melko. Manwë prétexta que les Dieux étaient venus pour le saluer et lui proposer de venir en Valinor. Melko lui répondit qu’il devait s’agenouiller devant lui ainsi que tous les Valar et en dernier, Tulkas, qui devrait lui baiser les pieds. Les Valar avaient prévu cela et ils jouèrent la comédie pour attirer Melko hors de sa forteresse. Au moment où Manwë s’apprêtait à s’agenouiller, Tulkas, Oromë et Aulë se jetèrent sur Melko. Celui-ci appela ses gens et frappa Manwë avec son fouet. Aussitôt, Tulkas riposta avec son gant de fer. Melko fut traîné hors d’Utumna. Aulë l’entrava grâce à Angainor, Vordemnar et Iltirendi. Tulkas et Ulmo détruisirent Utumna, mais négligèrent de briser ses serviteurs.

   A leur retour à Valinor, les Valar jugèrent Melko : ils le condamnèrent à être enchaîné trois âges durant dans les cavernes de Mandos.
   Les tumultes provoqués par Melko cessèrent et Palùrien put élever des forêts. Vefantur libéra de Mandos des chauves-souris et des hiboux, et Lorien, des rossignols. Ulmo ne désirait pas que ses eaux fussent dépeuplées et le fit savoir à Palùrien, dont les sorts créèrent les poissons.
   Ce fut un temps de paix, et la vie s’enracina dans les cavernes de la terre.

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