Les Dieux n'abandonnèrent pas espoir quant à la capture de Melko. Ils fouillèrent Valinor de fond en comble, aidés en cela par les Eldar.
Fëanor réunit tous les Noldoli à Kôr afin de leur parler. Dans son discours, il incita ces derniers à profiter de la fatigue des Dieux pour s'en aller et pénétrer dans le monde à la recherche des Silmarils. Une ruée de partisans se fit, bien que Nolemë parlât à l'encontre de Fëanor : il conseillait de faire part de leur projet à Manwë, mais Fëanor refusa avec mépris. Nolemë finit par céder et se joignit aux Elfes qui souhaitaient partir, non pas par conviction mais par amour de son peuple.

Les Noldoli se dirigèrent alors vers les havres des Solosimpi, dont la plupart étaient partis en chasse avec les Dieux. Les Noldoli tentèrent de persuader certains, parmi ceux qui étaient restés, de les suivre.
A présent, les Eldar prêts au départ étaient composés d'autant de femmes et d'enfants que d'hommes. Alors les Noldoli s'emparèrent des bateaux des Solosimpi et y firent embarquer leurs femmes et leurs enfants, ainsi que quelques Solosimpi pour manoeuvrer les navires. Et c'est ainsi que, les hommes marchant sur la plage et les femmes dans les bateaux, les Noldoli quittèrent Valinor.
Lorsqu'ils s'aperçurent du vol de leurs navires, les Solosimpi coururent le long de la muraille de roche qui fermait leur havre jusqu'à l'arche où les bateaux devaient passer pour accéder à la mer. Ils crièrent aux Noldoli de revenir mais personne ne les écouta. Les Solosimpi les menacèrent avec leurs armes. Voyant ceci, les Noldoli qui marchaient le long des côtes, croyant la guerre déjà déclarée, vinrent derrière les Solosimpi et les tuèrent. Il y eut autant de pertes des deux côtés mais tous les navires réussirent à sortir et à prendre le large.
Ils continuèrent donc leur chemin et atteignirent une côte proche de Mandos. L'un de ses serviteurs les rejoignit pour les persuader de revenir, mais ils refusèrent avec orgueil. Il prédit alors toutes sortes de mauvaises choses pour les Noldoli et prononça ces paroles que personne ne comprit : «  Grande est la chute de Gondolin » .
Ils continuèrent malgré tout et arrivèrent dans un désert de glace afin d'atteindre le détroit d'Helkaraksë. Il s'agissait d'un étroit passage infranchissable, car ses eaux étaient parsemées d'enchantements. Lorsque, par un hiver trop fort, ce détroit se transformait en isthme, il était tout aussi dangereux à traverser, car semé de crevasses.

Beaucoup furent d'avis d'atteindre les terres de l'est par la mer, au lieu de l'emprunter. Ils firent une tentative mais perdirent leurs bateaux et toutes les personnes qui étaient à bord. Pestant contre Fëanor, les Noldoli installèrent un camp sur une plage de glace. L'hiver vint, transformant le détroit en isthme, et ils purent le franchir, abandonnant de ce fait leur campement et leurs navires.
Peu de Noldoli vinrent à bout d'Helkaraksë et c'est avec une compagnie amoindrie qu'ils pénétrèrent sur les terres de l'est.