Bilbo se retrouva seul au dehors, errant dans un lieu inconnu. Pourtant, il s'inquiétait davantage du sort de ses compagnons et priait pour qu'eux aussi aient pu sortir de ce calvaire en toute sécurité. Il décida que son devoir était de les secourir en retournant dans la caverne afin de les y chercher, tout en restant protégé par l'anneau magique.
Il s’apprêtait à repartir lorsqu'il entendit des voix. Après s'être assuré qu'elles n'appartenaient pas à des gobelins, il s'approcha et constata que c'étaient celles de ses amis. Il aperçut également Balïn qui montait la garde non loin de là et regardait dans sa direction. Pourtant, le Nain ne le vit pas car Bilbo portait toujours l'anneau qui le rendait invisible. Il se décida à avancer, projetant de les surprendre en apparaissant spectaculairement au milieu d'eux. Gandalf débattait avec les Nains de la conduite à tenir vis-à-vis de la perte de Bilbo. Ces derniers auraient préféré l'abandonner et reprendre rapidement leur quête. Mais le magicien se sentait responsable de Bilbo et par amitié pour lui, souhaitait s’en retourner afin de le sauver.
Ce fut le moment que choisit le Hobbit pour apparaître, étonnant, comme à son intention, toute l'assemblée. Ils furent tellement heureux et surpris de le voir, alors qu'ils le pensaient captif des gobelins, qu'ils ne doutèrent plus de ses capacités de cambrioleur. Balïn fut le plus étonné de tous, se demandant comment il avait pu ne pas voir Bilbo passer devant ses yeux.
Ils lui demandèrent un récit détaillé de ses aventures, s'intéressant tout particulièrement à la façon dont il était parvenu à esquiver Gollum et les gardes. Bilbo avait cependant décidé de ne rien leur dire sur sa trouvaille et de ce fait, demeura évasif. Il posa à son tour plusieurs questions, notamment à Gandalf, sur la manière dont il était parvenu à tous les sauver. Celui-ci lui expliqua donc comment il avait suivi les Nains discrètement, puis les avait libérés avant de les guider vers la sortie. Enfin, pour satisfaire la curiosité du Hobbit, il lui révéla ses plans pour la suite du voyage. Il leur fallait repartir avant la tombée de la nuit car à cet instant, les gobelins se lanceraient à leur poursuite et ils devraient prendre une large avance afin d’échapper à leurs ennemis.
Ils reprirent donc le chemin qui aurait dû être le leur sans ce désastreux raccourci. Bilbo avait faim et pour cause : il n'avait rien avalé depuis trois jours. Mais il dut se serrer une fois de plus la ceinture, car les gobelins détenaient toujours leurs bagages et les vivres qu'ils contenaient. La compagnie quitta donc cet endroit verdoyant pour descendre le long d’une pente couverte de pierres. Un éboulement les entraîna vers le fond du ravin et ils ne s'en sortirent que grâce à quelques arbres auxquels ils s'accrochèrent. Cette avalanche de cailloux eut au moins le mérite de les pousser plus loin et d'empêcher les gobelins de les rejoindre facilement. Cependant, la compagnie ne tarda pas à repartir, craignant l'arrivée imminente des poursuivants en haut de la pente. Ils se frayèrent un chemin vers le sud, dans une forêt emplie de fougères, puis parvinrent enfin à une clairière baignée de la lumière de la lune.
Tout alla pourtant de mal en pis, car ils furent attaqués par des loups auxquels ils ne purent échapper, qu'une fois de plus, grâce aux arbres environnants. Bilbo était trop petit pour grimper si haut, aussi Dori vint à son secours en le laissant monter sur ses épaules. Lui-même n'eut que le temps de se hisser sur une branche lorsque les Wargs - les plus féroces de tous les loups - arrivèrent.
Certains se postèrent au pied des arbres pour monter la garde et d'autres se rassemblèrent autour d'un grand Warg gris qui semblait être leur chef.
Bien qu'ils aient leur langage propre, Gandalf les comprit : ils aidaient parfois les gobelins, et ce soir, un rassemblement était prévu afin d'attaquer et de piller les villages des alentours, mais les gobelins se faisaient attendre. Du haut de son arbre, le magicien se sentait impuissant et essaya de les effrayer en les enflammant. Tout ce tumulte éveilla la curiosité du Seigneur des Aigles, qui vit au loin les gobelins s’avancer et plusieurs loups courir, en hurlant et en propageant les flammes qui avaient gagné leur pelage. Il s’envola donc des montagnes, accompagné de plusieurs aigles, afin d’en avoir le cœur net.
Les Wargs maudirent le magicien et les Nains responsables de leur douleur, puis les gobelins arrivèrent. Ils éteignirent les feux qui avaient pris ça et là, mais en gardèrent un, encerclant les arbres des réfugiés.
Le feu se rapprochait et atteignit l'arbre de Gandalf, qui tenta de s'échapper en grimpant le plus haut possible. Il s'apprêtait à sauter lorsque le Seigneur des Aigles le saisit entre ses serres pour l'emmener au loin. Les autres aigles firent de même avec chacun des compagnons et les déposèrent sur leurs aires.
Bilbo vit Gandalf en grande conversation avec leur Seigneur. Ils étaient en effet amis, car le magicien l'avait guéri autrefois d'une blessure infligée par une flèche humaine. Il obtint des aigles qu’ils les amènent plus loin sur leur route, puis les compagnons prirent un copieux repas avant de s'endormir, heureux de pouvoir enfin passer une nuit paisible en lieu sûr.